Bouillon de volaille maison

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Difficulté:

Je ne peux pas m'empêcher de commencer ce tuto par une question solennelle...*roulements de tambour* Combien de repas faites-vous avec un seul poulet ?

J'avoue fanfaronner régulièrement à ce sujet : quand nous mangeons une volaille, elle nous fait en général 3 repas. Et je m’énerve régulièrement quand je vois les gens jeter une carcasse encore à moitié pleine de viande tout en se plaignant que les temps sont durs. J’estime que quand un animal a été tué pour notre bon plaisir, le minimum que l’on puisse faire, c’est d’utiliser toutes ses parties, sans faire aucun gaspillage. Le contraire serait, à mon sens, un immense manque de respect.

Quand nous cuisinons un poulet, on le fait en général rôti au four, sur carcasse, entouré d’une myriade de légumes de saison qui cuisent dans le même plat. Une fois ce premier repas fait, on transforme les restes de viande (parties non englouties + morceaux survivants sur la carcasse) en délicieux club sandwich avec le reste des petits légumes coupés en dés et rémoulade maison (dont vous trouverez une fa-bu-leuse recette par ici #autopromo ). 

Mais ?? Attends Manon, tu te rends compte de ce que tu lui as déjà fait subir à ce pauvre poulet ? Il va finir par souffrir de psychose post-traumatique, j’appelle la ligue de protection des poulets rôtis en détresse !!

Eh bien non, je n’en ai pas fini avec ce cher Bertrand (oui, mon poulet s’appelle Bertrand, c’est un être vivant, il a le droit d’avoir un nom…) puisque que je vais me servir de sa carcasse pour faire un fabuleux bouillon de volaille maison. Et même que c’est super simple et que ça ne coûte rien. Je vous explique ?

Matériel :

Budget : Non défini

Etape 1 : La lutte des carcasses

Primo, quand vous êtes dans mon cas, il faut déjà envisager une bataille sanguinaire avec votre beau-père, d’une extrême mauvaise foi en l’occurrence, pour récupérer les carcasses cuites des deux poulets du dimanche (« Mais un bouillon, normalement, ça se fait avec des carcasses crues et nia nia nia » le tout en agrippant ses poulets comme si sa vie en dépendait – Je sais, mais non seulement le « normalement » c’est pas trop mon truc, mais en plus, j’en ai DEJA fait avec des carcasses cuites j’te dis !!! Qu’est-ce qu’ils sont pénibles ces Marie-je-sais-tout ! Le digne père de son fils tiens !). Une fois les carcasses récupérées de haute lutte, vous les cachez jusqu’à ce qu’elles soient en sécurité dans votre réfrigérateur.

Je précise tout de suite que cette recette est adaptable pour mes ami.e.s végétarien.ne.s et vegan : il suffit de retirer les carcasses de la danse et le tour est joué.

Pour ce qui est des autres ingrédients, rien de plus simple ! Vous faites avec ce que vous avez ! Oui, certain.e.s vous diront qu’il faut une garniture aromatique, poireaux, carottes, céleri, bouquet garni et tout le barza, mais moi je vous dis que je fais bien souvent avec des bouts de ficelle et que c’est très bon aussi ! J’ai donc fait avec ce que j’avais dans mon frigo : des verts de poireaux (restant d’une fabuleuse quiche « fond de placard » poireaux, champignons, reste de salade rabougri et curry...Un délice méconnu !), un reste de bouquet d’aneth ayant l’air d’avoir survécu aux années 80 (c’est dire s’il est brave !), un oignon,  et un « truc » au pouvoir salant (ici de la sauce soja, parce que j’ai décidé de faire un bouillon aux accents asiatiques – mais vous faites comme voul’voul (sauf si vous me dites que vous avez mis un bouillon cube pour saler…là, je serai obligée de vous envoyer une baffe virtuelle) :  sel, sel aromatisé, si vous avez des idées, vous avez du pétrole). J’ai également rajouté un anis étoilé pour renforcer le petit côté « soleil levant ». Tout autre épice du même style sera la bienvenue, à vous de faire des tests.

Premier constat à faire ici : mon bouillon ne m’a pour ainsi dire rien coûté : j’avais tout dans mes placards et je n’ai rien acheté spécialement pour ça. On est parti.e.s pour la recette ? Suivez le guide !

Etape 2 : Massacre au couteau de cuisine

Vous faites un sort à votre oignon. Inutile de se faire chier à le ciseler, le résultat sera le même. Vous huilez une grande casserole et vous jetez tout ce beau monde pour un rissolage de rigueur. Si vous souhaitez incorporez des épices, c’est aussi le moment d’inviter votre joyeuse bande à la fête.

Etape 3 : Nettoyage en règle de la Madrague

Si vous utilisez le vert de poireaux, rincez-les scrupuleusement, sous peine de faire un remake de la Madrague à la dégustation. N’oubliez jamais que les poireaux du commerce poussent en général dans des terres sableuses et que ça peut vite virer au drame si on ne les a pas contrôlés tronçon par tronçon (différent pour les blancs de poireaux qui sont protégés par et beaucoup plus serrés que le vert).

Etape 4 : Les flammes de l'enfer

Faites bien rissoler votre carcasse (et mangez la quantité impressionnante de viande que votre beau-père a laissé dessus...Il allait même jeter les sot-l’y-laisse, j’en reste pantoise). N’hésitez pas à la casser pour plus d’arôme. Il faut libérer les sucs. Si ça accroche un peu trop au fond de la casserole, remettez un peu d’huile (ou tout autre matière grasse de votre choix). Une fois que c’est bien revenu et que de la matière commence à accrocher légèrement au fond, on peut passer à l’étape suivante.

Etape 5 : Le samouraï des légumes

Vous tranchez vos légumes en gros tronçons (je répète encore une fois : TOUT est possible, vous mettez ce que vous voulez), vous les balancez dans la casserole et vous me touillez bien tout ça. On fait revenir quelques minutes pour que les saveurs se mêlent.

Etape 6 : Monsieur poulet fait quelques brasses

Vous salez et poivrez (pas trop, on pourra corriger à la fin), vous incorporez les herbes qui se dégradent avec la chaleur (ici, l’aneth qui a survécu à ABBA (ce n’est pas rien, ne me dites pas le contraire)) et vous mouillez à hauteur. Euh, kessessé « à hauteur » Manon ? Ben c’est quand votre poulet vous fait encore coucou, mais qu’il est déjà bien immergé. Comme quand vous êtes dans une piscine et qu’on ne voit plus que votre tête. Voilà Voilà #explicationfoireuse

Etape 7 : Infusion asiatique

A ce moment, j’ajoute ma badiane (autre nom de l’anis étoilé) parce que je veux juste la faire infuser. Si vous n’avez rien à ajouter, vous pouvez couvrir, laisser à feu vif une dizaine de minutes, puis baisser au minimum. Oubliez votre marmite deux grosses heures. Eh oui, ça se vérifie une fois encore, plus c’est long, plus c’est bon !

Etape 8 : Un dangereux filtrage

Après deux heures de folle cuisson, vous goûtez bien sûr, et si ça a un bon goût de volaille, il va falloir se lancer dans une opération hautement dangereuse : le filtrage. Nan, je plaisante, en fait, c’est super facile. Idéalement il vaut mieux être deux – mais si vous êtes flanqué, comme moi, d’un Ludo ou de toute autre espèce masculine un peu péniblos sur les bords – sachez que c’est faisable tout.e seul.e ! Il faut y aller petit à petit, en versant le bouillon dans un chinois (à mailles plus ou moins serrées, moi je prends large, j’aime bien les bouillons un peu rustiques, pas trop filtrés (et je DETESTE laver le chinois à grille serrée, mais ça l’histoire ne le dit pas) et bien presser avec une louche ou tout autre ustensile adéquat. Vous évitez de vous en foutre partout, comme j’ai la fâcheuse habitude de le faire (pile le jour où j’ai mis mon jean violet sur lequel la moindre tâche de graisse se voit comme un gène syndicaliste dans l’ADN d’Emmanuel Macron, le drame a été évité de peu, c’est moi qui vous le dit !). Vous pouvez, si le cœur vous en dit récupérer les légumes coupés en gros morceaux et les manger ultérieurement (ce que je n’ai pas fait cette fois-ci, j’avoue tout Madame la juge ! Les carcasses étant trop cassées et n’ayant pas vraiment envie de faire une occlusion intestinale, j’ai préféré tout bazarder. J’a déjà un pied en vrac, on va éviter de tenter le diable).

Etape 9 : Rafraichissement(s)

Votre bouillon est presque terminé, vous pouvez le mettre au frigo et l’oublier de nouveau jusqu’au lendemain.

Etape 10 : Gloubi-boulga

Ah !!!! Mais qu’est-ce que c’est que ça Manon ???? Tout ce travail pour un bouillon moisi ???? Mais non, pas de panique les jeunes. La substance TRES ragoutante que vous avez le plaisir d’admirer sur la photo, c’est juste, par une réaction chimique que je serais absolument incapable d’expliquer, le gras qui est remonté à la surface. A vous de jouer et de l’enlever délicatement à la cuillère (si seulement on pouvait appliquer le même procédé sur les cuisses, n’est-ce pas ? ). Il ne me semble pas qu’il soit récupérable…Des expert.e.s en gras dans la salle pour m’assurer du contraire ?

Etape 11 : Finalisation du bouillon avec un grand B

Maintenant, vous avez trois options : soit vous laissez le bouillon dans son contenant initial, soit vous le filtrez à nouveau pour enlever un max d’impuretés, soit pour le transvasez dans une bouteille (ce que j’ai personnellement fait) parce que c’est pratique et que ça prend moins de place dans le frigo.

TADAAAAA !!! Vous êtes un.e champion.nne qui vient de réaliser un bouillon maison et qui va pouvoir briller en société comme jamais !

Alors, je sais ce que vous vous dites, « ouai, elle nous avait dit que c’était facile et puis elle nous pond une recette en 11 étapes, elle raconte des craques comme d’habitude Marcel !! ». Tout doux. Déjà, la 11e étape n’en est pas une : c’est juste pour vous féliciter. Ensuite, c’est SUPER simple. Un enfant y arriverait. Et puis franchement, c’est tellement bon que ça en vaut mille fois la peine. Rien à voir avec les plaquettes de bouillon instantané pleines de cochonneries dans lesquelles je n’ai jamais, au grand jamais, retrouvé le début d’un goût de poulet.

Pour celles et ceux qui cherchent des idées, sachez que mon bouillon a servi pour une fabuleuse recette pas plus tard qu’hier soir. J’ai mariné un filet mignon de porc à la sauce soja sucrée et au piment, que j’ai ensuite découpé en très fines lamelles et disposé au fond d’un bol. Un peu de champignons et carottes émincées, quelques nouilles asiatiques, on verse le bouillon brûlant dessus, on émiette de l’algue nori et le tour est joué. Je sais, je sais, en ce moment, on me jette de l’eau, ça fait de la vapeur  Pour mes copain.ine.s végétarien.ne.s et vegan, il suffit de remplacer la viande par du tofu, du Quorn (j’ai goûté et je trouve ça merveilleusement bon !) ou par tout un tas de légumes taillés.

Alors les ami.e.s, que pensez-vous de ma recette de bouillon maison ? Aviez-vous réalisé à quel point c’était simple à préparer ? Envie de me dire quelque chose au sujet du retour des canards de barbarie migrateurs ? Je vous attends plus bas, en zone de commentaires.

Figurez-vous que me lancer dans cette recette m’a donné envie d’aller plus loin. Le prochain truc auquel j’ai décidé de m’attaquer chez moi, c’est les tablettes de bouillon et les « fonds » instantanés. Je finis ceux que j’ai en ma possession et après : basta ! J’ai déjà une petite recette de bouillon cube sous le coude, que je devrais partager avec vous très prochainement, si ça vous intéresse bien sûr.

Je vous souhaite une belle journée remplie de joie, de surprises et de guimauve.

Paix, prospérité et bouillon de poulet.

Je vous embrasse.

Manon Woodstock

Sources :

https://manonwoodstock.wordpress.com/ 


Je verse le bouillon obtenu dans des bacs à glaçons que je congèle et je dispose ainsi de bouillon de volaille en récupérant le nombre de glaçons voulus  

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